[Since 1994, the world witnesses the horrifying Tutsi minority (14%) ethnic domination, the Tutsi minority ethnic rule with an iron hand, tyranny and corruption in Rwanda. The current government has been characterized by the total impunity of RPF criminals, the Tutsi economic monopoly, the Tutsi militaristic domination, and the brutal suppression of the rights of the majority of the Rwandan people (85% are Hutus)and mass arrests of Hutus by the RPF criminal organization =>AS International]
Massacres commis au Rwanda par le FPR d’avril 1994 à août 1997.
Le cas de la Commune de Ngenda au Bugesera.
Par Maryline Hermans
Doctorant en Criminologie
Université de Rotterdam
Depuis l’attaque du FPR-Inkotanyi le 1 octobre 1990, la population hutu a été massacrée
systématiquement par l’APR, branche armée de la rébellion.
Après le génocide baptisé « des Tutsi »,
ces militaires, appuyés par ceux qu’on surnommait les « caders », agents à tout faire du FPR, ont
étendu ces actes génocidaires à travers tout le pays. Ils furent assistés également par quelques rescapés
ainsi que par des rapatriés en provenance d’exil en Uganda, Burundi, Tanzanie, Congo (ex-Zaïre).
Dans notre étude, nous nous sommes limités à la région du BUGESERA peuplée des Tutsi naguère
victimes des troubles post-indépendance dans les années 60.
Objectif de notre étude.
Nous avons voulu étudier sur terrain ce qu’a été la réaction des Tutsi après le génocide par de-là le
discours officiel de la réconciliation qui couvre cette page sombre de l’histoire du Rwanda. La région
du BUGESERA nous sert d’échantillon, tandis que les résultats de l’étude feront fonction de miroir
reflétant l’état des relations entre Hutu et Tutsi dans le reste du Rwanda après une guerre de 4 ans et
un génocide.
Il est juste de rappeler l’autre face de la médaille que constitue le génocide des Tutsi. De
ce dernier, le Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR) basé à Arusha en Tanzanie, ainsi
que les juridictions rwandaises s’en occupent largement. Par contre, on observe un silence ponctué par
quelques révélations quant à ce qui touche aux crimes commis par le FPR.
Notre travail ne couvre qu’une infime partie des crimes au compte du FPR, crimes qui, analysés à la
lumière des preuves recueillies et du droit international, répondent aux critères de génocide et crimes
contre l’humanité. L’essentiel n’est pas d’inventorier toutes les victimes possibles, mais de mettre à la
lumière l’autre face du conflit rwandais que certaines voix voudraient condamner au silence et à
l’oubli, surtout de la part des dirigeants rwandais actuels et de leurs mentors internationaux.
Par ailleurs, il est moralement condamnable que l’opinion et la conscience internationales
s’investissent à débusquer et condamner certains criminels ; et qu’en même temps elles déroulent le
tapis rouge pour d’autres dirigeants dans le cadre de la de la realpolitik qui fait semblant d’ignorer la
nature criminelle de leurs régimes.
Données préalables.
Les cas de massacres qui ont attiré notre attention ont en commun certains facteurs. Ils ont été
supervisés par les autorités civiles et militaires. Certains cas de tueries ont eu lieu dans des camps
militaires ou aux bureaux des secteurs et des communes. Ils ne sont donc pas à prendre pour des cas
isolés.
Les victimes ont été massacrées, jetées vivantes dans des latrines, dans des rivières (Akanyaru,
Akagera) et des lacs, ainsi que dans la grotte historiquement connue sous le nom de « Urwobo rwa
Bayanga » située dans le camp militaire de Gako à la frontière avec le Burundi.
Personne ne saura le nombre exact de ceux qui ont péri durant cette période, étant donné que
certaines familles ont été exterminées sans laisser de survivant. Par ailleurs, des témoins gênants de
ces massacres ont été éliminés. Ainsi, notre étude recense seulement certaines victimes, les autres
resteront dans l’oubli.
Aire d’investigation.
Notre zone d’investigation se limite à la seule commune de Ngenda, une des trois qui formaient la
région du Bugesera au sud de Kigali. Cependant, nos investigations nous ont permis de recueillir
certaines informations aléatoires. Ainsi disposons-nous, par l’intermédiaire de nos informateurs, des
listes de certaines victimes du FPR à Byumba, Kibungo, le reste du Bugesera, Butare et une partie de
Gitarama, ainsi que celles des communes de Bicumbi, Gikoro, Gikomero, Mugambazi, Rutongo,
Kanombe, et Butamwa. Nous en avons recueilli de Nyange, de Birambo et d’une partie de Gikongoro.
Ceci nous a motivé à élargir les horizons. Actuellement, nos informateurs sont attelés aux recherches
Massacres commis au Rwanda par le FPR d’avril 1994 à août 1997.
Le cas de la Commune de Ngenda au Bugesera.
Par Maryline Hermans
Doctorant en Criminologie
Université de Rotterdam
dans le nord du pays pour inventorier les victimes de la période 1997-1999 dans la guerre dite des
infiltrés ou ABACENGENZI.
Limites de notre travail.
Malgré nos efforts, nous ne comptons pas inventorier toutes les victimes car les tueries étaient
éparpillées. Certaines se sont effectuées pendant la nuit dans les cachots contrôlés seulement par les
militaires rompus aux méthodes de massacres en secret. Un autre handicap vient du fait que les
massacres n’épargnaient pas même les enfants en bas âge. N’étant pas encore insérés dans le circuit de
la vie sociale, leur identification reste problématique. Il faut encore noter que la population encore
dominée par la terreur préfère souvent se taire plutôt que de s’exposer aux représailles par des
révélations que le régime en place qualifie d’idéologie du génocide. En effet, les services secrets du
FPR, dans le but d’enterrer définitivement toute révélation de ces crimes passés, recourt à l’élimination
physique de tout témoin éventuel.
Méthodologie de travail.
Pour cette étude, nous avons disposé de dix informateurs installés sur terrain et menant des
recherches pendant 5 ans, de juin 2003 à juin 2008. Nous avons préféré la discrétion pour raison de
sécurité. La vérification de l’identité des victimes se faisait auprès des familiers et des voisins rescapés.
Comme responsable et coordinatrice du projet, j’ai visité le Rwanda trois fois. Munie d’un visa touriste,
j’y ai passé au total 87 jours. Malgré toutes ces précautions, nous déplorons l’emprisonnement de 6 de
nos collaborateurs accusés faussement de semer des troubles par le seul fait de s’informer
informellement sur les victimes supposées du FPR.
Je dois reconnaître aussi deux cas d’infiltration de notre groupe par des agents secrets du FPR qui ont
failli nous coûter la vie. Pour y parier, j’ai dû changer de méthode en établissant un contact
individualisé avec chaque agent et en évitant qu’ils ne se connaissent entre eux. Pour le même besoin
de sécurité, dans notre étude, nous gardons l’anonymat des survivants et des responsables directs des
tueries pour éviter l’élimination des témoins survivants. Pour les survivants vivant encore au Rwanda,
nous les nommons par les initiaux de leurs noms.
Pour les victimes, nous identifions la date, le lieu
ainsi que les circonstances de leur mort.
Remerciements.
Nous remercions beaucoup nos informateurs pour ce travail à haut risque. Nous n’oublions pas de
remercier quelques militaires du FPR et quelques rescapés tutsi qui ont accepté de nous donner des
témoignages de première main sur les hauts responsables qui donnaient les ordres desdits massacres.
Mon grand remerciement va à une pauvre femme qui m’a confié personnellement que son mari s’était
distingué dans ces massacres, mais qu’elle ne pouvait rien faire pour l’en empêcher. Elle le considère
assassin en liberté, lui reste homme de confiance du FPR. A entendre cette femme, il semblerait que
ces crimes lui aient laissé des séquelles psychologiques.
Conclusion et recommandations.
Par ce tableau, nous avons voulu donner la parole aux victimes pour qu’elles ne tombent pas dans
l’oubli. N’oubliez jamais vos victimes, c’étaient vos enfants, cousins, parents, époux ou épouses, amis,
voisins, condisciples ou compagnons d’équipes, groupes ou tout simplement votre génération. Il faut
se souvenir d’elles dans les assemblées spirituelles si vous êtes croyants. Un jour leur voix réclamera
justice et nous sommes sûrs que leurs assassins seront traduits en justice avant qu’ils ne rendent
compte de leurs actes devant le Créateur. Ils ont souffert toutes sortes de peines : fusillades, brûlures,
viols, tueries à l’arme branche, (comme « agafuni », la machette, etc.).
De grâce, ne pensez pas à les
venger par les mêmes peines car seuls les esprits faibles imitent ce qu’ils ont vu. Au contraire réclamez
la justice, ce sera le seul moyen d’honorer leur mémoire.
Ne perdez pas courage si cette justice tarde. Les retards, en effet, font partie du processus de l’action
humaine. Dans l’attente de la justice, évitez le refus, la révolte, la haine, la vengeance, la colère, et
l’indignation, car tout cela ne procure ni force, ni joie de vivre.
Ne soyez pas toujours victimes. Restez sauveteurs dans le triangle dramatique de Karpman, sauveteurs
de soi et des autres. (Le Triangle dramatique, dit aussi Triangle de Karpman, est une figure
d’analyse transactionnelle proposée par Stephen Karpman en 1968 qui met en évidence un scénario
relationnel typique entre Victime, Persécuteur et Sauveur (ces rôles étant symboliques, une même
personne peut changer de rôle).
Parmi ces victimes, il y a des martyrs tutsi tués parce qu’ils ne voulaient pas être complices.
Les
femmes tutsi qui ne voulaient pas abandonner leurs maris hutu etc. Les 6 tutsi de Shyara tués parce
qu’ils cachaient les Hutu sont pour tous les Rwandais signes d’espoir d’une cohabitation fraternelle
mais qui demande un préalable de justice.
Nous avons gardé l’anonymat des bourreaux. Nous dirons leurs noms en cas de besoin, mais ils sont
souvent connus du public. Par ailleurs, certains se vantent publiquement de ces massacres confessant
qu’ils les répéteraient au besoin. Ceux qui étaient présents à la réunion qui s’est déroulée devant le
bureau de la commune Ngenda en 2003 se souviennent du discours indigne du général IBINGIRA qui
racontait qu’il ne regrettait rien de ce qu’il avait fait et qu’il poursuivait les coupables et les
génocidaires. Il ne se rendait pas compte que la majorité de ses victimes identifiées dans ce travail
n’ont vu le fusil que le jour de leur mort.
Maryline Hermans
Doctorant en Criminologie
Université de Rotterdam
The Truth can be buried and stomped into the ground where none can see, yet eventually it will, like a seed, break through the surface once again far more potent than ever, and Nothing can stop it. Truth can be suppressed for a “time”, yet It cannot be destroyed. ==> Wolverine