Bien concevoir une idée serait le résultat d’une forte discipline riche en esprit. Cette affirmation fut le leitmotiv de mon grand père Kaburabuza qui m’a légué tant de valeurs morales et culturelles. L’ICG (International Crisis Group) dans son communiqué du 9/7/2009 a fait planer beaucoup de doutes sur sa capacité à aider les acteurs politiques qui dirigent ce monde à trouver une solution équitable dans ce conflit qui ravage la région des grands lacs voilà plus d’un quart de siècle.
Autant de contradictions qui laissent aux analystes politiques considérer l’organisation comme un groupe de gens travaillant à la solde du régime de Kigali. Ce qui est développé dans leur communiqué n’a rien de cohérent avec le titre qui s’intitule ” Kigali doit négocier avec les FDLR”. L’entête aurait été choisi sciemment pour attirer l’attention de plusieurs lecteurs et dans la même foulée avec un but de mener une guerre médiatique en faveur de ces sanguinaires qui tuent et qui accusent les victimes d’être auteurs des exactions que ces soldats rwandais déguisés en soldats de la RDC commettent.
Le ridicule ne tue pas, j’ai préféré relever deux propositions émises dans leur soi-disant communiqué du 9/7/2009, Source/Bruxelles, Nayirobi. Ainsi l’ICG propose l’établissement du mécanisme de gestion stratégique des activités de désarmement, démobilisation des FDLR, composé de personnels militaires et civils” de la Monuc, des responsables congolais et rwandais, des spécialistes issus des pays de la facilitation et des agents de liaison avec l’Interpol, la cour pénale internationale et formuler une nouvelle stratégie de désarment des FDLR.
La deuxième proposition présage des opérations par des forces spéciales rwandaises se concentrant sur le démantèlement des structures de commandement et de contrôle des FDLR. Sans risque de me tromper ce communiqué a été lancé par des partisans du régime de Kigali et il y a lieu de se demander si de telles propositions peuvent contribuer à la paix dans cette région devenue le théâtre des conflits ethniques et la convoitise des intérêts multinationaux et mafieux.
L’ICG semble ignorer que s’il faut parler de négociation, il y a des acteurs principaux. Les vrais responsables du FDLR ne doivent pas être exclus des négociations car le jeu du FPR est de faire un semblant de négociation en écartant toux ceux qui s’opposent à leur dictature. Envisager la force pour désarmer les FDLR c’est ignorer que les combattants du FDLR sont des militaires de carrière qui viennent de passer 15 ans dans le maquis et qui des années durant ont fait face à ces forces spéciales rwandaises.
Le FPR ne doit pas en aucun cas être juge et accusé à la fois. Ces soldats en majorité tutsis ont massacré plus de 10 millions de population rwandaise et congolaise. Le Peuple des grands lacs acteurs politiques congolais continuent à pactiser avec ces militaires sanguinaires alors que les militaires d’origine congolaise se désolidarisent avec ces militaires venus du Rwanda et qui se déclarent congolais.
L’opération Kimia II risque de coucher une souris et plusieurs sources indiquent que les soldats rwandophones envoyés au Sud Kivu viennent de subir une défaite cuisante et sous le feu foudroyant des combattants des FDLR, ces derniers sont en débandade et laissés à leur triste sort par les militaires congolais d’origine.
Le conflit qui commence à prendre une autre ampleur redevient conflit hutu tutsi et on peut se demander à qui profite de cette guerre insensée et pourquoi la communauté internationale n’arrive pas à trouver une solution à ce conflit qui dure 19 ans. Les acteurs politiques ont joué mauvais jeu et on espère qu’avec un changement des dirigeants dans certains pays qui ont soutenu le Rwanda, les dirigeants du régime FPR risquent de répondre de leurs exactions.
Prétendre que seule la minorité peut défendre les intérêts de ces puissances dans la région n’est qu’illusion du passé. Le monde devrait comprendre que la guerre ne profite à personne si ce n’est qu’à un groupuscule mafieux et seule la population paie de leur vie.
L’international Crisis Group si réellement aspire à la paix doit essayer d’être objective dans ses analyses. Tous les congolais ne sont pas dupes. Le communiqué d’UCDP du 15/7/2009 est contre cette diabolisation des combattants du FDLR et s’indigne à la communauté internationale qui accuse faussement les résistants rwandais du FDLR et même les résistants maï- maï des crimes et viols pourtant commis par les rwandais tutsi qui forment le CNDP et habillés en tenus des FARDC sûrement en vue de justifier l’occupation insidieuse du kivu entier sous prétexte de pourchasser des résistants rwandais du FDLR.
Selon le même communiqué, l’état des lieux des forces armées congolaises et de service de sécurité a dévoilé une infiltration massive et un positionnement sur les postes stratégiques dans l’armée des éléments venus du Rwanda se faisant passer pour congolais ou des congolais assujettis au pouvoir rwandais. Comme ce fut le cas au Rwanda, ces soldats d’origine rwandaise avant d’occuper une position, ils nettoient la région en massacrant toute la population qui s’y trouve.
Cet état de choses pousse des soldats congolais à se désolidariser de leur armée pour combattre le CNDP et comme le précise le général Kakule Lafontaine, leader du front des patriotes pour le changement ( FPC en sigle) dans une interview diffusée sur les antennes de la radio Moto du 2 juillet 2009, les FARDC d’origine congolaise seraient entrain de rejoindre le FPC pour combattre ensemble les ex-miliciens du CNDP devenus FARDC après les accords d’Hussi et ce virement de situation fait suite aux exactions que les militaires tutsi ont commises dans la nuit du 30/6/ au 1/7/2007 où plus de 130 maisons ont été incendiées par les militaires rwandais dans la localité de Miriki, à une quarantaine de kilomètre du sud de kaseghe.
Contrairement à ce que croit l’ICG même L’ONG international Human Watch(HRW) a confirmé dans son rapport que les FARDC parlant le Kinyarwanda sont ceux qui avaient non seulement incendié plus de 130 maisons à Miriki mais aussi violé des femmes et pillé systématiquement des boutiques , maisons d’habitation et fermes d’élevage…
Le FPR est aujourd’hui affaibli politiquement et militairement, seuls les irréductibles continuent à propager le mensonge. Il cherche à diviser le peuple du Congo et du Rwanda. A l’intérieur du Rwanda la sécurité est menacée et tout se fait dans un silence absolu car la presse est muselée. Ces derniers temps des emprisonnements arbitraires se sont multipliés et beaucoup d’entre eux sont accusés à tort de collaborer avec les combattants du FDLR.
Cette connotation négative conduit à des situations paradoxales qui poussent certains hutus anciens collaborateurs du FPR à quitter le pays pour sauver leur vie, d’autres sont jetés en prison comme c’est le cas d’Amani. Le plus déplorable c’est que le passé et le présent ne servent pas de leçon à certaines gens mal intentionnées car dans la stratégie d’anéantissement du FDLR, les partisans du FPR envisagent également d’infiltrer les traîtres au sein de la diaspora rwandaise et surtout semer la confusion au sein des combattants du FDLR en commençant par leurs dirigeants. Cela constitue l’une des stratégies adoptées par les partisans de ce régime hors du commun.
Le plus paradoxal est de continuer à pactiser avec un régime qui a décimé tout un peuple tion. A quoi servirait cet argent sale si fin des fins la mort surprend tout un chacun même les plus fortunés. Le comble de malheurs, c’est que le ridicule ne tue pas.
© Kaburabuza.
