
Depuis les opérations militaires conjointes de traque contre les FDLR organisées par les armées ruandaises et congolaises au nord Kivu, connues sous le nom d’UMOJA WETU et qui se sont soldées par un échec lamentable, les violences ont redoublées d’intensité dans les provinces du nord et sud – Kivu. Et voilà qu’après UMOJA WETU, le tour est revenu à la province du sud Kivu où les opérations contre ces mêmes fdlr viennent d’être officiellement lancées depuis ce dimanche 13 juillet 2009.
Dès l’annonce de cette opération et en prélude à celle-ci, la situation humanitaire et sécuritaire s’est considérablement dégradée dans la province du sud Kivu en général et dans les territoires de Mwenga, Shabunda, Kalehe, kabare et Walungu en particulier. De centaines de milliers des civils sont obligés de quitter leur milieux abandonnant derrière eux champs, bétails, maisons et autres biens pour fuir la mort et la violence. Malheureusement, ces paisibles populations sont abandonnées à leur triste sort à la merci de toute sorte d’intempérie ; les femmes, les enfants et les vieillards sont le plus victimes de cette situation.
Les organisations humanitaires ont du mal à atteindre ces déplacés non seulement à la suite de l’impraticabilité des routes, mais aussi à la suite de l’insécurité causée par les forces démocratique pour la libération du Ruanda, fdlr, et les forces armées de la RDC qui toutes se rendent coupables des actes de violence contre des civils, dont des meurtres, des viols, des pillages et des destructions méchantes.
Dans toutes ces opérations, les civils subissent la vengeance des FDLR pourchassés par les fardc sans pouvoir compter sur la protection de leurs propres forces armées qui les maltraitent aussi quelques fois.
Nous saluons la détermination de la haute hiérarchie militaire dans la répression des cas de violations des droits de l’homme que commettraient les militaires fardc engagés au front. Toutefois, l’on ne doit pas se limiter à des simples et bonnes intentions, celles-ci devraient se matérialiser en acte en sanctionnant exemplairement les éléments qui tomberait dans des tels cas et les officiers qui se rendent maitre en détournement des fonds et autres rations alimentaires destinés à leurs hommes.
Sur le terrain, le commandement de l’opération kimya 2 annonce du jour au lendemain des nouvelles conquêtes des positions tenues jadis par les fdlr. Ce qui est une très bonne chose nous semble-t-il.
Ces annonces victorieuses ne devraient pas, à notre avis, être considérées comme des réelles victoires quand on sait très bien que la stratégie prise par les rebelles de fdlr est celle de se replier et de laisser les fardc occuper toutes les petites localités qu’ils détenaient souvent sans des graves affrontements pour rebondir quelques temps après et se rendre célèbres par des exactions de vengeance principalement sur les civils et en tendant des embuscades aux fardc. Cette stratégie démontre en suffisance la détermination de ces rebelles ruandais à poursuivre avec leur besogne.
Même les plus hauts dirigeants de la MONUC sont conscients des difficultés de neutraliser par la force les fdlr, elle-même, la Monuc, avait tenté à plusieurs reprises, mais sans succès, c’est notamment l’opération plongeons le faucon qui a donné les résultats dont on connait.
Monsieur Patrick Garba, responsable par intérim de la section désarmement, démobilisation, rapatriement, réintégration et réinsertion de la MONUC a lui-même reconnu l’impossibilité de neutraliser les fdlr en déclarant « Nous ne pouvons pas atteindre les combattants des FDLR, car ils se sont réfugiés dans les profondeurs de la jungle(…) »cette affirmation vient confirmer notre crainte de voir le Kivu être transformé en un Afghanistan africain. Malgré cette certitude, le gouvernement congolais s’en tète dans des opérations dont lui-même est conscient de leur échec ; pour quelle fin ? C’est la question que l’on se pose.
Au regard de tout ce qui précède, l’Antenne Libre ASFCO, tout en saluant les démarches du gouvernement congolais visant à rétablir la paix dans les régions de l’Est, reste inquiet et sceptique sur les chances de réussite de ces opérations et pense qu’il faudrait plutôt saisir tous les contours de la problématique fdlr et cela à tous les niveaux pour une solution durable allant dans le bien de la population congolaise longtemps meurtrie et appuvrie :
Au niveau national :
- le gouvernement congolais devrait beaucoup privilégier une solution pacifique, c’est-à-dire un retour volontaire des fdlr. L’hypothèse d’un retour volontaire des fdlr n’est pas à exclure, il suffit seulement que le gouvernement congolais, comme Etat souverain, puisse se saisir de la problématique fdlr en concertation avec toutes les grandes puissances qui de loin ou de près jouent un rôle dans cette épineuse problématique. N’oublions pas que ce sont ces puissances internationales qui avaient organisées et facilitées l’entrés de ces refugiés ruandais avec leurs armes sur le sol congolais ; ces mêmes nations ont une influence non négligeable à sur le gouvernement ruandais.
- Des fortes pressions diplomatiques politiques et économiques devraient être exercées sur le Ruanda afin que celui-ci crée les conditions favorables au retour de leurs compatriotes qui, ne sont pas d’ailleurs tous génocidaires. C’est seulement à ce prix, au prix d’une diplomatie agissante et non avec des conventions et autres accords obscurs sous pression de telle ou telle puissance, que le gouvernement congolais pourrait espérer régler définitivement ces épineuses questions de fdlr tout comme celle de la lra. Plus de cinq millions de morts s’en est trop, nous semble-t-il. La carotte sans le bâton ne conduirait pas à la paix.
- Quant à la population de la RDC en général et celle du Kivu en particulier, l’Antenne Libre ASFCO, l’invite à rester très vigilante, à rejeter tout ce qui la divise et à considérer tout ce qui contribue à son unité, car le péril est encore et toujours en la demeure.
- C’est enfin le temps de penser au delà des frontières clanistes, tribales, et religieuses. C’est seulement à ce prix que nous montrerons à la face du monde qu’un peuple uni et déterminé est capable de venir à bout de n’importe quel complot contre lui et que le Congo est une grande Nation et qu’il restera un et indivisible, c’est à ce prix que nous bannirons toute idée de balkanisation de notre cher pays.
Au niveau international : - En plus de l’action que devrait mener le gouvernement congolais envers la communauté internationale, l’Antenne Libre ASFCO lance un appel solennel et pathétique à toute la diaspora congolaise partout où elle se trouve en général et en particulier celle se trouvant dans des pays considérés comme ayant une main mise sur la politique africaine des grands lacs ainsi qu’à tous les amis du Congo de se saisir de la problématique des fdlr et par des actions concrètes pacifiques comme des marches, sit-in et autres cadres de réflexion, de mener des véritables lobbies auprès de la communauté internationale et faire entendre tout haut les voix de vos compatriotes avec lesquels vous êtes unis par le sort, avec lesquels vous partagez les mêmes richesses culturelles et patrimoines dont le plus important est la Nation congolaise que nous ont légué nos pères et grands pères au plus fort sacrifice d’eux-mêmes.
- Nous avons tous l’obligation civique et historique de défendre notre Nation et de prouver la solidarité qui est l’une de grandes valeurs morales qu’on retrouve dans toutes nos communautés, tribus et ethnies ; de nous sentir tous comme un seul homme interpellé par les souffrances de nos compatriotes.
- Par nos actions, nous voudrions encore une fois faire comprendre davantage à la communauté internationale qu’elle a l’obligation de mettre fin à cette problématique FDLR, car elle en a tous les moyens, il lui suffit seulement d’une dose de bonne volonté politique pour que cela prenne fin. Par cette mobilisation unanime tant au niveau national qu’international, le Congo resterait un et indivisible et son développement socio-économique pourrait s’en suivre.
Ainsi fait à Bukavu, ce 15 juillet 2009
Pour l’Antenne Libre ASFCOMe Jean – Chrysostome KIJANA
Président
The Truth can be buried and stomped into the ground where none can see, yet eventually it will, like a seed, break through the surface once again far more potent than ever, and Nothing can stop it. Truth can be suppressed for a “time”, yet It cannot be destroyed. ==> Wolverine