
26-08-2009
Commentaire
Il est important d’associer les deux phrases soulignées en bleu (L’homme qui a vécu de 1998 à 2008 à Arusha,….est rentré récemment dans son pays) pour comprendre le revirement de Mugenzi (voir l’article du Monde repris plus bas).
et plus loin….Jean-François Dupaquier, qui prépare un livre sur les origines du génocide, reconnaît que “les services rwandais ont pu retourner Richard Mugenzi“.
Il est rentré au Rwanda après sa manipulation et pour cause!
Cependant il serait intéressant de savoir pourquoi, comment et quand il a commencé à travailler dans le centre d’écoute de l’ Armée rwandaise à Gisenyi.
Il faut distinguer le centre des transmissions et le centre d’écoute. Au centre des transmissions on émet et on reçoit des messages de vive voix ou des signaux (en Morse) au sein d’un même réseau de communications.
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Tandis qu’au centre d’écoute on intercepte des messages d’une station tierce à l’insu de celle-ci. Or Richard Mugenzi n’a pas travaillé au centre des transmissions, mais plutôt au centre d’écoute où il interceptait les messages du FPR seulement.
La différence entre le message reçu et le message intercepté (Lire ce qui suit: “Il précise que les enquêteurs qui l’ont interrogé à Arusha (Tanzanie) pour le compte du magistrat français “ne faisaient pas la distinction entre messages interceptés et messages reçus“). Les enquêteurs qui l’ont interrogé n’avaient pas besoin de lui faire préciser entre les messages reçus et les messages interceptés puisqu’ils savaient bien qu’il ne faisait que l’interception.
Richard Mugenzi travaillait à la préfecture de Gisenyi. Le commandement de place de Gisenyi a fait recours à lui en 1992 quand on est tombé par hasard sur le réseau du FPR émettant en langue Rukiga ou Kigande sur une fréquence de la radio administrative de la préfecture. Or Mugenzi parle ces langues.
C’est ainsi qu’on l’a requis et on a commencé à intercepter les messages du FPR. Le commandement de place et plus tard de secteur opérationnel de Gisenyi retransmettait à l’Etat-major les textes traduits par Mugenzi.
Le Lt Colonel Anatole Nsengiyumva n’était pas encore à Gisenyi. Ce n’est qu’en mi-juin 1993 qu’il a pris le commandement du Secteur opérationnel de Gisenyi alors que Mugenzi travaillait déjà au centre d’écoute depuis plus d’une année.
Dire que “le groupe d’officiers extrémistes hutu qui contrôlait le centre d’écoutes radio lui transmettait des messages rédigés par leurs soins qu’il transcrivait comme s’il les avait interceptés” c’est une aberration. Pourquoi ce double emploi ? Que représentait Mugenzi en tant qu’individu pour le faire transcrire ces messages?
Quelle valeur devait avoir sa propre écriture?
Le commandement de place ou des opérations à Gisenyi n’avait pas besoin de faire transcrire par Mugenzi des messages rédigés par d’autres puisqu’on n’avait à le justifier devant personne par son écriture. Et on l’a requis à cause de sa connaissance des langues utilisées par le FPR dans ses transmissions. Il y avait ses manuscrits parce que c’est lui qui interceptait les messages et les traduisait. Il ne faisait que ça.
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Puis les messages étaient codés par les spécialistes et retransmis sur le réseau des Forces Armées Rwandaises dans le centre des transmissions. On ne sait même pas si les manuscrits de Mugenzi étaient classés après la retransmission des messages sur le réseau des Forces Armées Rwandaises. En principe on classait les messages après les avoir tapés à la machine et les manuscrits encombrants étaient détruits. Son écriture en soi n’avait aucune valeur!
Dire que “Leur teneur visait à accuser l’ennemi tutsi et à attiser la haine contre lui”, c’est une autre aberration. Les messages interceptés étaient seulement utilisés pour les besoins opérationnels et n’ont jamais été portés à la connaissance du public et même pas à celle de toutes les Institutions de l’Etat.
Sinon les gens en auraient parlé avant avril 1994. Ils faisaient l’objet d’une diffusion restreinte, aux destinataires militaires (les Etats-Majors, Minadef, ESM et les Commandements Opérationnels).
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Est-ce que ce sont ces échelons de commandement qui se laissaient intoxiquer ou manipuler et acceptaient de perdre leur temps à les lire et à planifier en conséquence !!
Il convient de souligner que l’Etat-major de l’Armée Rwandaise avait un autre centre d’écoute. Est-ce que le Chef d’Etat-major se laissait manipuler par ses propres officiers d’Etat-major qui, à en croire Richard Mugenzi, auraient aussi rédigé des faux messages interceptés et les lui auraient remis pour les lire et donner des ordres en conséquence? Le secteur opérationnel du Mutara en avait un autre.
Le revirement de Mugenzi est donc sans valeur.
© Karame Louis
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The Truth can be buried and stomped into the ground where none can see, yet eventually it will, like a seed, break through the surface once again far more potent than ever, and Nothing can stop it. Truth can be suppressed for a “time”, yet It cannot be destroyed. ==> Wolverine
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