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11-09-2025 Vol 19

Pierre Péan répond à Pierre Brana et Alain Destexhe

Mardi 22 septembre 2009

Suite à la parution de la carte blanche « Procès Péan : le discours de la méthode » signée par Pierre Brana et Alain Destexhe dans nos éditions du 9 septembre, Pierre Péan nous adresse le droit de réponse suivant :


 Dans l’édition du 9 septembre 2009 du Soir, Carte blanche a été donnée à Pierre Brana et à Alain Destexhe pour qu’ils « témoignent » contre mon livre, Noires fureurs, blancs menteurs, le jour où s’ouvrait le procès en appel que me fait SOS Racisme après la relaxe que j’ai obtenu en première instance.

(Le ou la journaliste du Soir ne prend pas de gants dans le chapeau placé avant leur texte : livre « nauséabond », grille de lecture « qui confine au racisme », méthode de l’enquête qui « manque de professionnalisme »… Je passe sur cette méthode expéditive, le lecteur s’est déjà fait un avis.)

La critique, même extrêmement sévère, d’un livre ne vaut que si elle s’appuie sur son contenu véritable. C’est ce à quoi MM. Brana et Destexhe devraient se tenir.
Quand ils affirment : « La logique qui structure Noires fureurs, blancs menteurs » est de vouloir « rendre les victimes du génocide, les Tutsis, responsables de ce génocide », ils osent me prêter une énormité, absurde, quand je rappelle dès les premières lignes de mon livre le génocide des Tutsis, les scènes de massacres de masse de 1994.
Les Tutsis du Rwanda, les Hutus « modérés » ont été les victimes. En revanche, les rebelles extrémistes du FPR, tutsis, avec à leur tête Paul Kagame, ont précipité la déflagration en commanditant l’attentat qui a coûté la vie à Juvénal Habyarimana, le président rwandais. En cela, Kagame porte une part de responsabilité dans le génocide, puisque tout le monde s’accorde à reconnaître que cet attentat est le facteur déclenchant du génocide. Je ne suis d’ailleurs pas seul à le dire.
Le juge Bruguière a déclaré dans l’ordonnance de soit-communiqué qui motive ses neuf mandats d’arrêt que « le général Kagame avait délibérément opté pour un modus operandi qui, dans le contexte particulièrement tendu régnant tant au Rwanda qu’au Burundi entre les communautés Hutu et Tutsi, ne pouvait qu’entraîner en r
éaction des représailles sanglantes envers la communauté Tutsi qui lui offriraient le motif légitime pour reprendre les hostilités et s’emparer du pouvoir avec le soutien de la communauté internationale ».
Pour le juge français, « le seul but poursuivi par ses dirigeants » (NDA : ceux du FPR) était l’obtention d’une victoire totale et ce, au prix du massacre des Tutsi dits « de l’intérieur » considérés par Paul Kagame comme des « collaborateurs du régime Habyarimana ». Depuis 2008, un juge espagnol, Andreu Merelles, va encore plus loin, il accuse le FPR et le régime de Kagame de crimes de génocide contre les Hutus.

Sur le versant de mon supposé « racisme », MM. Pierre Brana et Alain Destexhe, citent quelques bouts de phrases qui me valent la plainte de SOS Racisme, sorties de leur contexte. Les auteurs espèrent ainsi faire mouche. Ils ne rappellent pas que les quatre pages (41 à 44) visées ont pour objectif et finalité de rapporter un fait culturel qui sert d’arme politique au FPR pour orchestrer une incroyable désinformation.
Pages qui ont été écrites avec Antoine Nyetera, un Tutsi, descendant de la famille royale. Pour sa démonstration, Nyetera a emprunté quelques phrases à des auteurs, y compris coloniaux, en ce que ces « témoins » ont les premiers écrit sur ce fait culturel.
Quant à la phrase : « une race, l’une des plus menteuses qui soit sous le soleil », Nyetera l’impute bien à Paul Dresse et je précise dans un renvoi en bas de page qu’elle est écrite dans le langage colonial de l’époque.

Continuant leur charge haineuse, les auteurs de la Carte blanche affirment que je suis coupable d’« approximations et d’erreurs à répétition en manque flagrant de recoupement des sources ». Lesquelles ? Et croyant détenir l’arme suprême, ils me reprochent de ne pas m’être rendu au Rwanda pour mener à bien mon enquête.
Oui, je revendique haut et fort d’avoir mené mon enquête sans me rendre dans un pays dictatorial, où les témoins ont peur. Comment le monde a-t-il appris l’existence des goulags et la vraie nature du régime soviétique ?
Sûrement pas par les reportages menés à l’intérieur de l’URSS, mais par les dissidents passés à l’Ouest, et les Soljenytsine. J’ai questionné beaucoup de Rwandais et lu beaucoup de documents, comme dans toutes mes enquêtes.

Le passage des auteurs sur ma prétendue « légèreté » pour avoir repris les conclusions du juge Bruguière sur l’origine des missiles qui ont abattu l’avion d’Habyarimana m’a fait sourire. Brana et Destexhe s’accrochent à leurs vieux souvenirs de parlementaires, peu au fait des enquêtes qui, depuis 1998, ont été faites sur l’attentat. Le parcours des missiles jusqu’à Mulindi, puis jusqu’à Kigali, via le CND, est parfaitement connu et sera un jour reconnu par la Justice…
Le droit de réponse de Pierre Péan à la Carte blanche que nous avons publiée il y a deux semaines ne se discute pas. Alain Destexhe et Pierre Brana y attaquaient très sèchement le journaliste français, et singulièrement son dernier ouvrage, Noires fureurs, blancs menteurs. Rwanda, 1990-1994.
La moindre des choses était donc de donner la parole à l’auteur du livre, accusé par SOS Racisme d’incitation à la haine raciale pour y avoir évoqué la « culture du mensonge » du peuple tutsi. Relaxé en première instance, l’an dernier, Pierre Péan attend maintenant l ’arrêt de la cour d’appel de Paris, attendu dans deux mois.

Reste que, dans sa réponse, Pierre Péan assène comme une vérité des faits que Le Soir ne peut accepter, lui qui, par l’entremise de sa journaliste Colette Braeckman, a démontré exactement le contraire, et ce depuis le déclenchement du génocide rwandais, en 1994.
Les lecteurs du Soir qui suivent régulièrement la couverture de l’actualité africaine savent donc que, non, il n’est pas le moins du monde avéré que c’est le Front patriotique rwandais (le FPR, tutsi, que dirigeait à l’époque l’actuel président rwandais, Paul Kagamé) qui a « précipité la déflagration en commanditant l’attentat qui a coûté la vie à Juvénal Habyarimana, le président rwandais » de l’époque.
Cette thèse s’appuie sur des arguments puisés dans l’ordonnance du juge français Bruguière, dont le rapport d’enquête mettait en évidence l’implication directe de l’actuel président dans l’assassinat de son prédécesseur, assassinat qui a déclenché le génocide d’un million de Tutsis.

Le problème, c’est que les deux principaux témoins, qui ont inspiré Bruguière et Péan se sont clairement rétractés, assurant qu’ils avaient été manipulés. Et que les missiles qui ont abattu l’avion présidentiel, en 1994, l’ont été depuis une zone contrôlée par la garde présidentielle.
Tout cela, Pierre Péan fait mine de l’ignorer. Nous sommes ici dans le domaine de la foi, et non plus dans celui de la réalité. Le problème, c’est que la foi est aveugle…
Depuis 1994, le monde est témoin de l’effroyable oppression et domination ethnique du Rwanda par la minorité tutsie (14%), le régime ethnique de la minorité tutsie, un régime réputée pour être tyrannique et gangréné par la corruption dans le gouvernement actuelle du Rwanda.
Ce régime a toujours été caractérisée par l’impunité des Tutsis criminels et membres du FPR, le monopole économique tutsi, la domination militariste tutsie, et surtout la suppression brutale des droits de la majorité Hutue (85%) par l’organisation criminelle du FPR.


The Truth can be buried and stomped into the ground where none can see, yet eventually it will, like a seed, break through the surface once again far more potent than ever, and Nothing can stop it. Truth can be suppressed for a “time”, yet It cannot be destroyed. ==> Wolverine

The Truth can be buried and stomped into the ground where none can see, yet eventually it will, like a seed, break through the surface once again far more potent than ever, and Nothing can stop it. Truth can be suppressed for a time, yet It cannot be destroyed => Wolverine

Malcom

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